Amap IDF, une jeune maraîchère dans l’Essonne : Itineraire d’une reconversion
D’un rêve d’ado à une réalité d’adulte
Une après-midi d’hiver, j’appelle Morgane. Elle est en train de retirer le voile déposé sur une planche de légumes : le temps presse, la nuit va bientôt tomber.
Le début de son récit me rappelle celui d’autre couvés : un rêve d’adolescence, petit à petit mis de côté pour suivre la voie d’un boulot plus conventionnel. Et un jour, un ras-le-bol, les événements qui se précipitent. C’est le moment où jamais pour Morgane de suivre ses envies. Un bilan de compétences plus tard, la voilà inscrite en BTS production horticole à l’ESA (Ecole Supérieure d’Agricultures) d’Angers, en parallèle de son travail dans une collectivité locale. Elle choisit de faire son stage d’application dans une ferme de maraîchage bio des Yvelines. Quelques semaines, éparpillées sur les quatre saisons, qui lui permettent de confirmer son projet : elle sera maraîchère dans les Yvelines. Son BTS en poche, le grand saut a lieu : elle se rapproche du pôle Abiosol, découvre la formation Paysan en AMAP, s’inscrit au stage 21h de la chambre d’agriculture – indispensable pour obtenir les aides de l’Etat -, et rencontre les maraîchers franciliens en bio et en AMAP, dont Erwan Humbert, installé en Essonne.
Janvier 2017 : en piste !
Morgane a besoin d’acquérir davantage d’expérience, mais souhaite aussi commencer à vendre ses propres légumes. La couveuse se révèle être la structure adaptée à ses envies. En un mois et demi, grâce à l’aide du Réseau et de la mairie de son village, elle réussit à trouver des AMAPiens intéressés par son projet. C’est parti : dès janvier 2017, elle fournira, tous les vendredis, dix parts de récolte à une vingtaine de familles. Les valeurs véhiculées par l’AMAP et le soutien apporté par une communauté de personnes partageant les mêmes idéaux la confortent dans son projet.
A terme, Morgane souhaite s’installer sur des terres proches de son village. Elle souhaite participer au dynamisme de Saint-Forget. Mais pas simple, en Ile-de-France, de trouver des terrains, malgré l’aide du Parc naturel de la vallée de Chevreuse et des habitants. On lui souhaite donc le meilleur et surtout de très bonnes récoltes !
Par Louise, administratrice du Réseau